L'ingénierie du trafic s'est développée dans les années 1950 et 1960 en lien avec la démocratisation de la voiture, la nécessité de planifier le développement d'un réseau routier adapté à de fortes charges de trafic et la gestion des premières congestions urbaines.
Dès la fin des années 1960, il est apparu que le "tout voiture" était impraticable dans les centres urbains, d'abord pour des raisons d'encombrement, puis de préservation de l'environnement. Le mitage du territoire et le gaspillage du sol étaient par ailleurs déjà dénoncés comme imputables à la généralisation de l'automobile. Ils ont conduit à l'adoption de la loi fédérale sur l'aménagement du territoire de 1970.
L'ingénierie du trafic est alors devenue ingénierie des transports, intégrant la nécessité de donner à chaque mode de transport une place assurant la meilleure mobilité multimodale. La loi fédérale sur l'environnement de 1985 a en particulier donné naissance à des "plans de mesures" donnant une large place à des politiques de mobilité rénovées, centrées sur la diminution de l'impact de la voiture en ville.
Depuis une dizaine d'années, ingénieurs en transport, urbanistes et autres professionnels du territoire ont pris la mesure de l'importance à considérer globalement, de façon systémique, les relations entre le développement du territoire, la mobilité et les systèmes de transport. En Suisse, la démarche fédérale des projets d'agglomération a particulièrement contribué à diffuser des méthodes de travail interdisciplinaires et à placer le projet spatial au cœur de la réflexion d'aménagement du territoire.
En tant qu'ingénieur-e en mobilité de demain, vous devrez être doté-e d'un solide bagage technique et de méthodes de travail rigoureuses, seuls garants de solutions solidement étayées et résistant aux débats politiques souvent émotionnels, voire dogmatiques dans ce domaine qui touche à la vie quotidienne de chacun.
Il-elle doit aussi être apte à s'intégrer dans toute démarche de projet spatial et à co-produire dans ce cadre différents types de planifications territoriales en équipe avec d'autres professionnels du territoire.
Il-elle doit enfin être capable d'expliquer et de défendre les projets développés devant différents publics, politiques, population, spécialistes.